Manifestement abattu au-dessus de la zone de guerre de l'est de l'Ukraine, cet événement est un tournant majeur dans l'évolution de la crise ukrainienne. Focalisant l'opinion publique internationale sur la situation, et poussant Moscou à accélérer sa stratégie d’interférence chez son voisin.
Le 17 juillet 2014, le vol MH17 de la tristement célèbre compagnie Malaysia Airlines, ralliant Amsterdam à Kuala Lumpur fut abattu par un missile au-dessus de la zone de conflit de la région du Donbass, où l'armée régulière ukrainienne combat les séparatistes pro-russes soutenus par le Kremlin voisin.
Il n'existe, à l'heure actuelle, pratiquement plus aucun doute sur la cause du crash du vol MH17, les premières analyses démontrent que l'avion a subit un impact de missile déchirant sa carlingue et provoquant une massive dépressurisation de l'appareil. Ce dernier s'écrasa ainsi dans la région du Donbass, 300 victimes innocentes à son bord.
Commençons notre analyse du sujet en s'inspirant des faits les plus logiques. Avant même de pointer un responsable du doigt, étudions qui des belligérants aurait pu provoquer ce drame:
L'armée régulière ukrainienne:
En pleine reconquête de l'est, utilisant troupes terrestres, blindés et bombardiers volants pour s'opposer aux rebelles remarquablement armés, elle n'a, à aucun moment, abattu un avion dans ce conflit puisque les rebelles n'en possèdent, tout simplement, aucun. Qui plus est, elle n'a pas à abattre d'avion russe non plus, ces derniers n'ayant pas encore été impliqués; cela signerait sinon une officialisation de l'entrée en guerre russe.
Les rebelles:
Eux ont abattus une vingtaine d'avions de combat ukrainiens depuis avril, utilisant du matériel provenant de Russie ou capturé dans les bases ukrainiennes conquises, comme le montre le récapitulatif ci-contre (Publié par THE WALL STREET JOURNAL).
Premier suspect dans cette affaire, au vu des statistiques des dernières semaines et notamment en raison du fait que le commandant en chef des rebelles séparatistes Alexander Khodakovsky, a donné une interview le 23 juillet à l'agence de presse internationale Reuters dans laquelle il confirmait avoir obtenu une batterie de missile sol-air par la Russie et que cette dernière avait, manifestement, été utilisée pour descendre le vol civil MH17. Il nia par la suite de telles déclarations, toutefois Reuters publia l'enregistrement audio. L'authentification de sa voix n'a pas encore été rendue possible.
Quoi qu'il soit dit, il apparaît plutôt aisé de croire à ne serait-ce qu'un accident, particulièrement grave, mais un accident provoqué par des rebelles tirant à tout va. Ce ne serait pas la première fois. Mais abattre un vol à cette altitude nécessite d'une part un matériel spécifique et surtout l'expérience et l'entraînement pour le manier, ce qui nous conduit inlassablement vers notre dernière possibilité.
La Russie:
La plus terrifiante des hypothèses. Car si la Russie est directement responsable de ce crash, cela ne peut être un accident. Un vol commercial voyage à 33 milles pieds en moyennes (soit 10 000 km), bien plus haut que les avions militaires ukrainiens (max 5 000 km), et l'armée russe sait indéniablement faire la différence.
Je dois avouer que ce scénario ne m'a pas semblé, ne serait-ce que probable au début; et pourtant, chaque nouveau jour vient apporter son lot d'indices venant soutenir cette effroyable supposition...
A noter qu'au moins sept des avions indiqués comme abattus dans le récapitulatif plus-haut, l'ont vraisemblablement été par des positions en territoires russes...
Quoi qu'il en soit, le système anti-aérien (de type BUK) plausiblement utilisé pour abattre le vol MH17 aurait quitté le sol de l'Ukraine le soir même de l'événement pour rentrer en Russie (d'où il provient) et probablement être détruit. De nombreux rapports indiquent avoir des informations visuelles du dit véhicule, retraçant même son cheminement exact depuis le crash. Le 28 juillet, Paris Match publia un article, photo à l'appuie du BUK voyageant en Russie, sur un camion volé à une société de transport de la ville de Donetsk: L'article de ParisMatch ici
Revenons maintenant aux événements qui se sont déroulés depuis ce crash.
Le 17 juillet donc, le vol commercial MH17 est abattu et s'écrase en zone occupée par les séparatistes. Dans les jours qui suivent, la zone reste inaccessible à tout organisme externe. Des témoignages (vidéos/photos incluses) indiquent des pillages sur les victimes du vol. Cela reste une tradition militaire russe, déjà évoquée lors du crash de l'avion présidentiel polonais en avril 2010.
Les responsables politiques et publics de la planète s'indignent de cette accident et réclame un accès au lieu du crash, notamment les autorités hollandaises, dont la majorité (198) des ressortissants était originaire. Les séparatistes donneront finalement les boîtes noires de l'avion, à l'exception du matériel de géolocalisation qui lui, aura été retiré, probablement pour encore une fois limiter l'accès aux preuves.
Les gouvernements hollandais et australien dépêchent alors sur place leurs équipes d'enquêteurs qui, encore à l'heure où j'écris ces lignes, n'auront pas eu la possibilité d'atteindre les restes de l'avion.
Ce crash aurait dû sonner la fin de l'intervention russe en Ukraine, toutefois, et contre toute attente, cela n'aura fait qu'accélérer la politique de perturbation russe dans la région.
Depuis le 16 juillet, la veille du crash, des rapports indiquent que des batteries de lance-missiles sol-sol de type Grad sont amassées côté russe et tirs sur les positions de l'armée régulière ukrainienne.
Dans la carte indiquée ci-contre (publié par http://mediarnbo.org/), on peut observer l'évolution de la situation militaire au 27 juillet. A noter, que l'armée régulière ukrainienne continue de gagner du terrain mais devrait rapidement se voir ralentie par la puissance de feu russe qui l'attend de pied ferme. Il est même probable que certaines villes reconquises aux rebelles, tombent à nouveau dans leurs mains ensanglantées. Je vous passe les dramatiques témoignages de fosses communes découvertes dans les zones libérées et d'esclavages sexuels.
Dans l'image ci-contre, publiées par le Ministère de la Défense Américaine, prise via leurs satellites de renseignements, les tirs de missiles Grad russes sont prouvés pour les dates des 25 et 26 juillet (à étudier pour les plus aguerris; d'autres photos sont également disponibles sur divers sites spécialisés):
Plus grave encore, le Pentagone, QG du Renseignement américain, vient confirmer les inquiétudes exacerbées par les nombreuses vidéos circulants déjà à travers le web montrant des convois composés d'un nombre incalculables de véhicules militaires russes traversant la frontière depuis déjà plusieurs jours, alimentant en hommes et matériels la rébellion.
Enfin, et probablement la plus désagréable de toutes ces nouvelles, l'un des ex-conseillers de Vladimir Poutine a déclaré lundi 28 juillet 2014 que l'abattage du vol MH17 n'a, selon lui, rien d'un accident est revêt un message adressé directement à l'Occident: n'interférez plus avec notre stratégie en Ukraine.
Poutine semble désormais prêt à tout pour conquérir ce territoire et prouver qu'il peut être le porteur des aspirations bellicistes d'un empire vaincu, blessé dans son orgueil par sa défaite passée rappelant à chacun l'Allemagne d'entre deux guerres, ivre du désir de redorer son blason et de renouer avec sa gloire d'antan. Pour atteindre ces objectifs, il semble que Poutine n'hésitera plus très longtemps à entrer en guerre ouverte et déclencher la redoutable invasion.
Il faut donc le dire, 100 ans après la Première Guerre Mondiale, le monde n’apparaît pas plus serein dans son développement, la guerre encore une fois aux portes de l'Europe... Nous sommes entrés malgré nous dans une nouvelle Guerre Froide opposant, sensiblement, les mêmes belligérants que lors de la précédente. Alors espérons, espérons que l'Humanité saura une fois encore mesurer son flirt avec la destruction, qu'elle aime tant fréquenter.