Comprendre les crises internationales du 21ème siècle

mercredi 30 juillet 2014

L'impact du dramatique vol MH17 sur la crise ukrainienne

Manifestement abattu au-dessus de la zone de guerre de l'est de l'Ukraine, cet événement est un tournant majeur dans l'évolution de la crise ukrainienne. Focalisant l'opinion publique internationale sur la situation, et poussant Moscou à accélérer sa stratégie d’interférence chez son voisin.

Le 17 juillet 2014, le vol MH17 de la tristement célèbre compagnie Malaysia Airlines, ralliant Amsterdam à Kuala Lumpur fut abattu par un missile au-dessus de la zone de conflit de la région du Donbass, où l'armée régulière ukrainienne combat les séparatistes pro-russes soutenus par le Kremlin voisin.
Alors, la grande interrogation à laquelle chacun a essayé d'apporter son analyse est, bien évidemment, que s'est-t-il passé? Et, qui est responsable?

mh17 passengerIl n'existe, à l'heure actuelle, pratiquement plus aucun doute sur la cause du crash du vol MH17, les premières analyses démontrent que l'avion a subit un impact de missile déchirant sa carlingue et provoquant une massive dépressurisation de l'appareil. Ce dernier s'écrasa ainsi dans la région du Donbass, 300 victimes innocentes à son bord.

Commençons notre analyse du sujet en s'inspirant des faits les plus logiques. Avant même de pointer un responsable du doigt, étudions qui des belligérants aurait pu provoquer ce drame:

L'armée régulière ukrainienne:
En pleine reconquête de l'est, utilisant troupes terrestres, blindés et bombardiers volants pour s'opposer aux rebelles remarquablement armés, elle n'a, à aucun moment, abattu un avion dans ce conflit puisque les rebelles n'en possèdent, tout simplement, aucun. Qui plus est, elle n'a pas à abattre d'avion russe non plus, ces derniers n'ayant pas encore été impliqués; cela signerait sinon une officialisation de l'entrée en guerre russe.

Les rebelles:
Eux ont abattus une vingtaine d'avions de combat ukrainiens depuis avril, utilisant du matériel provenant de Russie ou capturé dans les bases ukrainiennes conquises, comme le montre le récapitulatif ci-contre (Publié par THE WALL STREET JOURNAL).
Premier suspect dans cette affaire, au vu des statistiques des dernières semaines et notamment en raison du fait que le commandant en chef des rebelles séparatistes Alexander Khodakovsky, a donné une interview le 23 juillet à l'agence de presse internationale Reuters dans laquelle il confirmait avoir obtenu une batterie de missile sol-air par la Russie et que cette dernière avait, manifestement, été utilisée pour descendre le vol civil MH17. Il nia par la suite de telles déclarations, toutefois Reuters publia l'enregistrement audio. L'authentification de sa voix n'a pas encore été rendue possible.
Quoi qu'il soit dit, il apparaît plutôt aisé de croire à ne serait-ce qu'un accident, particulièrement grave, mais un accident provoqué par des rebelles tirant à tout va. Ce ne serait pas la première fois. Mais abattre un vol à cette altitude nécessite d'une part un matériel spécifique et surtout l'expérience et l'entraînement pour le manier, ce qui nous conduit inlassablement vers notre dernière possibilité.

La Russie:
La plus terrifiante des hypothèses. Car si la Russie est directement responsable de ce crash, cela ne peut être un accident. Un vol commercial voyage à 33 milles pieds en moyennes (soit 10 000 km), bien plus haut que les avions militaires ukrainiens (max 5 000 km), et l'armée russe sait indéniablement faire la différence.
Je dois avouer que ce scénario ne m'a pas semblé, ne serait-ce que probable au début; et pourtant, chaque nouveau jour vient apporter son lot d'indices venant soutenir cette effroyable supposition...
A noter qu'au moins sept des avions indiqués comme abattus dans le récapitulatif plus-haut, l'ont vraisemblablement été par des positions en territoires russes...

Quoi qu'il en soit, le système anti-aérien (de type BUK) plausiblement utilisé pour abattre le vol MH17 aurait quitté le sol de l'Ukraine le soir même de l'événement pour rentrer en Russie (d'où il provient) et probablement être détruit. De nombreux rapports indiquent avoir des informations visuelles du dit véhicule, retraçant même son cheminement exact depuis le crash. Le 28 juillet, Paris Match publia un article, photo à l'appuie du BUK voyageant en Russie, sur un camion volé à une société de transport de la ville de Donetsk: L'article de ParisMatch ici


Revenons maintenant aux événements qui se sont déroulés depuis ce crash.
Le 17 juillet donc, le vol commercial MH17 est abattu et s'écrase en zone occupée par les séparatistes. Dans les jours qui suivent, la zone reste inaccessible à tout organisme externe. Des témoignages (vidéos/photos incluses) indiquent des pillages sur les victimes du vol. Cela reste une tradition militaire russe, déjà évoquée lors du crash de l'avion présidentiel polonais en avril 2010.
Les responsables politiques et publics de la planète s'indignent de cette accident et réclame un accès au lieu du crash, notamment les autorités hollandaises, dont la majorité (198) des ressortissants était originaire. Les séparatistes donneront finalement les boîtes noires de l'avion, à l'exception du matériel de géolocalisation qui lui, aura été retiré, probablement pour encore une fois limiter l'accès aux preuves.
Les gouvernements hollandais et australien dépêchent alors sur place leurs équipes d'enquêteurs qui, encore à l'heure où j'écris ces lignes, n'auront pas eu la possibilité d'atteindre les restes de l'avion.

Ce crash aurait dû sonner la fin de l'intervention russe en Ukraine, toutefois, et contre toute attente, cela n'aura fait qu'accélérer la politique de perturbation russe dans la région.
Depuis le 16 juillet, la veille du crash, des rapports indiquent que des batteries de lance-missiles sol-sol de type Grad sont amassées côté russe et tirs sur les positions de l'armée régulière ukrainienne.
Dans la carte indiquée ci-contre (publié par http://mediarnbo.org/), on peut observer l'évolution de la situation militaire au 27 juillet. A noter, que l'armée régulière ukrainienne continue de gagner du terrain mais devrait rapidement se voir ralentie par la puissance de feu russe qui l'attend de pied ferme. Il est même probable que certaines villes reconquises aux rebelles, tombent à nouveau dans leurs mains ensanglantées. Je vous passe les dramatiques témoignages de fosses communes découvertes dans les zones libérées et d'esclavages sexuels.

Dans l'image ci-contre, publiées par le Ministère de la Défense Américaine, prise via leurs satellites de renseignements, les tirs de missiles Grad russes sont prouvés pour les dates des 25 et 26 juillet (à étudier pour les plus aguerris; d'autres photos sont également disponibles sur divers sites spécialisés):



Plus grave encore, le Pentagone, QG du Renseignement américain, vient confirmer les inquiétudes exacerbées par les nombreuses vidéos circulants déjà à travers le web montrant des convois composés d'un nombre incalculables de véhicules militaires russes traversant la frontière depuis déjà plusieurs jours, alimentant en hommes et matériels la rébellion.

Enfin, et probablement la plus désagréable de toutes ces nouvelles, l'un des ex-conseillers de Vladimir Poutine a déclaré lundi 28 juillet 2014 que l'abattage du vol MH17 n'a, selon lui, rien d'un accident est revêt un message adressé directement à l'Occident: n'interférez plus avec notre stratégie en Ukraine.
Poutine semble désormais prêt à tout pour conquérir ce territoire et prouver qu'il peut être le porteur des aspirations bellicistes d'un empire vaincu, blessé dans son orgueil par sa défaite passée rappelant à chacun l'Allemagne d'entre deux guerres, ivre du désir de redorer son blason et de renouer avec sa gloire d'antan. Pour atteindre ces objectifs, il semble que Poutine n'hésitera plus très longtemps à entrer en guerre ouverte et déclencher la redoutable invasion.


Il faut donc le dire, 100 ans après la Première Guerre Mondiale, le monde n’apparaît pas plus serein dans son développement, la guerre encore une fois aux portes de l'Europe... Nous sommes entrés malgré nous dans une nouvelle Guerre Froide opposant, sensiblement, les mêmes belligérants que lors de la précédente. Alors espérons, espérons que l'Humanité saura une fois encore mesurer son flirt avec la destruction, qu'elle aime tant fréquenter.

mercredi 16 juillet 2014

Comprendre la crise ukrainienne: De Maïdan à Donetsk en passant par Moscou

Dans cet article est exposé l'historique de la crise secouant l’Ukraine depuis la fin 2013 jusqu'à nos jours; depuis l'origine de la manifestation populaire à l'imminente menace d'entrée en guerre de la Russie.


Dès lors de la chute de l'Union Soviétique en 91, l'Occident manifeste un intérêt particulier à se rapprocher de l'Ukraine. Les Etats-Unis, notamment, versent régulièrement une subvention pécuniaire conséquente à l'ancien satellite soviétique dans l'espoir de maintenir la distance avec la Russie et ses rêves d'expansion.
Ainsi prenons comme point de départ à cette crise le rapprochement entre l'Union Européenne et l'Ukraine. Depuis de nombreuses années, Kiev est en pourparlers avec Bruxelles, l'objectif premier était d'intégrer l'Union mais ce souhait fut refoulé et les négociations s’orientèrent alors vers un "Accord d'Association" entre les deux parties. Cet accord permettrait un rapprochement économique, culturel et social. A l'issue de cette longue période de négociations, la décision semblait clair à chacun et le jour de la signature du traité vint. A cette période, le chef du pouvoir exécutif ukrainien se nommait encore Viktor Ianoukovytch. Contre toute attente, ce dernier déclina l'"Accord d'Association", provoquant la surprise de l'Europe d'une part mais aussi, et surtout, du peuple ukrainien, dont un nombre conséquent (majoritairement à l'ouest du fleuve Dniepr) soutenait le rapprochement, voir l'intégration à l'Europe (en 2008 déjà, 45% des ukrainiens soutenaient cette trajectoire). Il est à noter la séparation politique du pays transcrit géographiquement, entre l'est russophone et l'ouest pro-occidental.
Cet événement s'avéra être la chute du premier domino entraînant une escalade d'instabilité et s'achevant aujourd'hui dans une situation dramatique animée d'un climat fratricide.


L'Histoire de l'Ukraine ne peut être évoquée sans celle de la Russie. L'épisode de l'incorporation dans l'Union Soviétique, reste encore le plus douloureux de leur Histoire commune. Durant cette période, le peuple ukrainien aura vécu les pires souffrances que Staline pouvait imposer à ceux qu'il "n'appréciait" pas (voir l'Holodomor: l'extermination par la faim, plusieurs millions de morts entre 1931 et 1932).

Aujourd'hui l'Ukraine reste extrêmement
dépendante du gaz russe desservi dans le pays par l’impressionnant réseau de pipeline, permettant au Kremlin d'accroître son emprise sur l'ancien satellite, endetté monstrueusement auprès de son voisin (15 milliards de dollars de dette).
Or la Russie de Poutine, et ce n'est plus à prouver, est entrée il y a quelques années dans une ère d'expansion de sa zone d'influence et nous laisse subodorer son souhait de reconstituer l'empire déchu d'il y a 30 ans. Toutefois l'implication militaire, bien qu'indirecte, de Poutine en Ukraine relève d'un changement de tendance. En effet la voie de la diplomatie fut, à plusieurs reprises sur l'année passée, utilisée de façon remarquablement habile par le gouvernement russe et notamment son chef de la diplomatie Sergeï Lavrov pour défendre les intérêts de la nation. A la fois sur le sujet du Nucléaire Iranien et sur celui des Armes Chimiques Syrienne, l'herbe fut coupée sous le pied de l'Occident, soulignant les soupçons naissants que l'Ouest, et notamment les Etats-Unis ne sont plus la force diplomatique qu'ils fus autrefois. Ces événements ont probablement poussés la Russie à aller plus loin dans sa politique vis-à-vis de l'Ukraine. Vladimir Poutine nourrissant depuis de nombreuses années le rêve de ressusciter l'empire passé, sous la forme d'un union moderne nommé l'Union Eurasiatique. Dont l'Ukraine serait un maillon clé de par son poids économique et démographique.
(carte ci-dessus fournie par http://www.nationsonline.org/)

Kiev, fin novembre 2013, les partisans ukrainiens d'une intégration dans l'Europe se rassemblent en masse sur la place Maïdan. Cette place deviendra rapidement le point de ralliement de toute l'opposition populaire à son président. Lui et son gouvernement se voit reprochés tant le demi-tour dans le rapprochement vers l'Europe pour finalement s'offrir à la Russie, que la situation économique critique du pays.

Ainsi naquit le Mouvement EuroMaïdan (Maïdan étant la place de la libération à Kiev). Jusqu'à la fin de l'année, le mouvement se constitua de manifestations populaires avec de rares débordement. Mais en février 2014, on observa un changement radical, les manifestants montèrent à la charge contre les forces de l'ordre et le gouvernement réagit avec la mise en place d'une opération dite "anti-terroriste" avec l’autorisation d'utiliser la force létale. Un certain nombres de rapports ayant fuités par la suite, indiquent que Ianoukovytch avait donné des ordres clairs d'éradication de la révolte. Les manifestations dégénérèrent alors en heurts violents avec les forces de l'ordre, la guérilla se mit en place des deux côtés et en l'espace de quelques jours, 84 personnes perdirent la vie dans les combats urbains. A l'issue de cette flambée de violence, et progressivement abandonné par ses soutiens internes (certains élites politiques, militaires et de la police font le choix du peuple), Ianoukovytch est alors destitué le 21 février 2014 par le parlement, et prend la fuite. Rapidement suivie par une partie de l'Oligarchie souhaitant à tout prix, conserver son capital.

Le 28 février, alors que le pays travaille doucement à sa reconstruction, des unités terrestres non identifiables (russes) prennent le contrôle et verrouillent les aéroports de Simféropol et Sébastopole en Crimée. Le gouvernement ukrainien par intérim exige le retrait immédiat de ces soldats étrangers mais rien n'y fait.
Le 1er mars le gouverneur de la République autonome de Crimée appelle officiellement la Russie à venir protéger le peuple de Crimée, soi-disant en danger suite à une surprenante attaque du ministère de l'intérieur local. Le lendemain, le Parlement Russe vote l'autorisation de l'intervention. Le 11 mars le Conseil Suprême de Crimée déclare l'indépendance de la République de Crimée, puis 5 jours plus tard le peuple vote son rattachement à la Russie. Les troupes sur place encore fidèle à l'Ukraine dépose progressivement les armes, pris de cours et souvent sans ordre. Le gouvernement ukrainien craignant le dispositif russe déployé le long de sa frontière orientale préfère ne pas dépêcher de troupes pour sauver sa souveraineté sur l'île. 
L'intérêt particulier exprimé par la Russie au sujet de la Crimée s'explique, d'une part, par les ressources offshores de l'île, une réserve estimée à 45 trillion de mètres cubes de gas, et d'autre part, pour des raisons stratégiques. En effet, le port de Sébastopol (pointe ouest de l'île) est le dernier port d'accès russe à la mer méditerranée via la mer noire, puisque la guerre civile syrienne l'a privée du port de Tartus (sur la côte syrienne), port qui hébergeait une partie de sa flotte avec accès immédiat à la méditerranée.
L'Occident répondra à cette annexion par un volet de sanctions contre les membres du pouvoir politique russe. (carte ci-dessus fournie par http://www.nationsonline.org/)

La région du Donbass ukrainien (extrême est), ancien foyer de l'extraction de houille sous l'ère soviétique, s'est vu animée de tension à partir de début mars. Une partie de ses citoyens lançant un mouvement de contre-révolte. A noter que cette région à vu naître le président déchu Ianoukovitch. La contestation de la révolution a progressivement dégénérée dans une lutte armée pour faire sécession avec l'Ukraine et intégrer la Fédération des Russies. Les forces militaires ukrainienne furent dépassées durant les premières semaines en raison de l'intervention de mercenaires russes (issues des régions de Tchétchénie et Daguestan pour bonne part d'entres eux). Ce nouvel adversaire, fortement soutenue en armes et matériels conquit progressivement la majeure surface du Donbass. Cela, sans compter les désertions et corruption du côté ukrainien. Toutefois en juin, les forces ukrainiennes se réorganisèrent et cessèrent de perdre du terrain.
Fin juin, faisant suite à l’élection de son nouveau président Petro Porochenko, les forces ukrainiennes amassées le long de la bordure régionale (voir carte ci-contre - situation à début juillet) lancent l'assaut contre les villes frontalières Kramatorsk et Sloviansk, qui retournèrent sous drapeau ukrainien. Les rebelles pro-russes battent alors en retraite vers Donetsk, une des principales villes économiques d’Ukraine et capitale régionale officieuse du Donbass.

Depuis le 8 juillet de nombreux et d'importants convoies militaires ukrainien ont lieu à une vingtaine de kilomètres de Donetsk. Depuis, l'affrontement larvé oppose armée régulière et séparatistes aux portes de la ville; ville dont la majorité des ponts ont été coupés à l'aide d’explosifs par les rebelles pour ralentir la progression des troupes gouvernementales.


Alors quelle issue possible pour cette crise? Le gouvernement ukrainien a affirmé clairement sa politique de reconquête de l'est et a, notamment déclaré que Donetsk et la région du Donbass dans son ensemble serait de nouveau ukrainiennes d'ici début août. Pour cela ils misent sur leur supériorité numérique, en effet 10 000 rebelles pro-russes font face aux 30 000 hommes de l'armée régulière. Mais cette stratégie ne prend pas en compte l'intervention russe. Intervention qui semble de plus en plus probable au vu des rapports des derniers jours. Le 4 juillet, 40 000 soldats russes étaient positionnés à la frontière (et 22 000 en Crimée). Le 11 dans la journée, plusieurs convois de blindés russes ont été aperçu se déplaçant avec les symboles M.C. pour Peace Keeper à la frontière du Donbass. Méthode utilisée en 2008 lors de l'intervention en Ossétie du Sud, Géorgie. A noter qu'à l'époque, la Russie avait obtenu, des années plus tôt, un mandat officiel de l'ONU pour assurer la paix et la stabilité sur place, et qui fut finalement utilisé pour détruire l'armée géorgienne fasse aux séparatistes, scénario tristement similaire à ce que vit l’Ukraine aujourd'hui... Ainsi il est à prévoir que la tragédie qui se joue en ce moment même en Ukraine ne s'arrêtera pas à la perte de la Crimée et il est à craindre une annexion massive de son territoire en totale contradiction avec le respect de l'intégrité territoriale que l'on pourrait espérer au 21ème siècle de l’Ère Commune de l'espèce humaine.



Les derniers rapports indiquent que des mouvements de troupes russes ont lieu à la frontière et que l'intervention en Ukraine est imminente.

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